Revue de presse · 26 juin 2007 à 09:18
A force d'aller vite, le gouvernement risque l'excès de vitesse. C'est ce qu'il vient de se passer avec la réforme sur l'autonomie des universités. Alors que le texte devait être présenté demain au conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a été contraint de temporiser et d'accorder un délai supplémentaire d'une semaine pour poursuivre les négociations avec les syndicats.
A l'origine, le sujet paraissait simple. Le nouveau chef de l'Etat avait expliqué qu'il souhaitait une loi dès le mois de juillet concernant l'autonomie des universités. Valérie Pécresse était chargée de rencontrer les syndicats d'enseignants et les syndicats étudiants pour présenter les grandes lignes du projet de loi : autonomie des universités sur la base du volontariat, réduction du nombre de représentants au conseil d'administration au nom de l'efficacité, sélection des étudiants à l'entrée du Master 1 (bac +3).
Les deux mots d'ordre de cette réforme étaient donc bien : autonomie et sélection. En proposant ces modifications sur la base du volontariat, le gouvernement pensait pouvoir dépasser facilement les réticences des acteurs du monde éducatif. Mais c'était sans compter sur les syndicats étudiants et enseignants qui ont vivement contesté la réforme proposée.
Ces syndicats dénoncent l'inégalité de traitement entre les universités, entre celles qui auront les moyens financiers pour obtenir leur autonomie et celles qui ne pourront pas le faire. S'agissant de la composition des conseils d'administration, le principal syndicat étudiant, l'UNEF, considère qu'au nom de l'efficacité, on cherche surtout à diminuer le nombre de représentants étudiants aux conseils d'administration des universités. Enfin, la sélection des étudiants en Master est vivement critiquée car l'inscription à quelques concours, comme l'agrégation, nécessite un Master 1. Autrement dit, les enseignants auraient le pouvoir d'interdire à un candidat d'entrer en Master 1, donc d'avoir la possibilité de se présenter à certains concours.
Pour éviter d'aller au clash et se préparer à des manifestations étudiantes en septembre, Nicolas Sarkozy a donc choisi de temporiser. Il s'est accordé une semaine supplémentaire pour rencontrer lui-même tous les représentants du système éducatif afin d'expliquer la réforme et d'assouplir les mesures qui suscitent les plus grandes crispations.
"Sarkozy doit réviser" titre Libération. Il se donne "du temps pour convaincre" explique Le Figaro. Ce que confirme Le Parisien en déclarant que "Sarkozy est moins pressé". Il "temporise" précise Le Monde.