Revue de presse du 23 mai 2007 : Sarkozy cumule les rôles et les mandats

Revue de presse · 23 mai 2007 à 09:26

Les Unes de la presse

La presse illustre aujourd'hui une tendance à la mode : le cumul. Cumul des mandats pour les ministres qui pourront rester maire : "Les ministres ne s'interdisent plus d'être maires" titre Le Monde. Cumul des rôles pour Nicolas Sarkozy, le chef de l'exécutif souhaitant participer activement à la campagne électorale pour désigner le pouvoir législatif. "Sarkozy dans la bataille des Législatives" titre en Une Le Figaro.

Les titres du jour

- Le Figaro : Législatives, Sarkozy veut s'impliquer
- Libération : Fillon décrète la mobilisation totale
- NouvelObs : Tout ministre battu aux législatives quittera le gouvernement
- NouvelObs : Le PS critique les meetings UMP à l'Elysée et à Matignon
- Le Monde : Les ministres ne s'interdisent plus d'être maires

Un président au-dessus des partis

En 1958, lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir pour fonder la Ve République, il doit élaborer un régime qui corrige la faiblesse et l'instabilité de la IVe République. Dans ce régime à bout de souffle, le pouvoir du parlement est prédominant mais le scrutin proportionnel et le jeu des alliances entraînent une forte instabilité gouvernementale. Pour remédier à ce handicap, Charles de Gaulle souhaite un pouvoir exécutif fort et donne au président de la République un rôle d'arbitre, de premier décideur. Le pouvoir législatif est donc moindre sous la Ve République que sous la IVe République. De Gaulle y voyait un signe de stabilité et considérait, selon sa propre formule, que "le président est au-dessus des partis".

Séparation du pouvoir exécutif et législatif

Cette conception du rôle du président de la République n'a jamais été remise en cause depuis. Ce principe a une conséquence directe : par tradition, le président de la République ne se mêle pas de la vie des partis politiques et intervient peu lors des élections législatives pour éviter la confusion des pouvoirs. Nicolas Sarkozy incarne le pouvoir exécutif. L'Assemblée Nationale incarne le pouvoir législatif. C'est le principe de séparation des pouvoirs, fondement de la démocratie.

Le nouveau président de la République à un meeting UMP ?

Depuis la réforme du quinquennat, la situation a changé. Les élections présidentielles et législatives ont lieu à 3 semaines d'intervalle. Un président élu doit également gagner les élections législatives pour pouvoir appliquer son programme. La proximité dans le temps entre ces deux élections entraîne nécessairement une plus grande implication du président de la République dans la campagne des Législatives.
Par conséquent, Nicolas Sarkozy a décidé de s'impliquer fortement dans la campagne. Alors que Jacques Chirac s'était contenté d'allocutions télévisées, Nicolas Sarkozy devrait aller beaucoup plus loin, jusqu'à participer à un meeting UMP, que les conseillers sont en train d'appeler "grande réunion républicaine" pour éviter de froisser ceux qui sont attachés à la vision "gaullienne" d'un président de la République au-dessus des partis.
Autrement dit, Nicolas Sarkozy va mener la campagne des Législatives et compte bien cumuler, le temps d'une campagne, les rôles.

Le cumul des mandats pour les ministres

Les ministres, eux-aussi, peuvent désormais cumuler. Depuis le gouvernement de Lionel Jospin, un ministre ne pouvait plus cumuler les mandats et être à la fois ministre et maire. Jacques Chirac avait repris à son compte ce principe de non cumul des mandats au nom de la modernisation de la vie politique. Un élu pouvoir doit consacrer tout son temps à son mandat. Or, en cumulant le poste de ministre et de maire, l'élu ne peut remplir correctement ces tâches.
Ségolène Royal en avait fait un argument de campagne. Partisane du non cumul des mandats, elle s'est appliquée cette règle à elle-même en ne se représentant pas aux élections législatives et en consacrant pleinement son temps à la présidence de la région Poitou-Charentes.
Mais cette règle du non cumul des mandats n'a pas été reconduite par Nicolas Sarkozy. Les ministres pourront rester maires de leur commune. C'est le cas notamment d'Alain Juppé, ministre d'Etat et maire de Bordeaux. Pour justifier ce cumul, l'argument avancé est la nécessité pour un responsable politique d'avoir un ancrage local pour rester proche des Français.

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