Economie : les promesses des candidats sont intenables

breve · 15 mar. 2007 à 17:35

Des promesses intenables

Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ont multiplié les promesses : baisse des impôts pour l'un, nouvelle dépense pour l'autre, hausse du budget de la recherche et diminution de la dette pour les deux. Sauf que ce programme économique est tout simplement intenable. Elie Cohen, économiste et professeur à Sciences Po, explique pourquoi.

Des promesses électorales coûteuses

Les deux principaux favoris, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont multiplié les promesses et proposé un programme dont le montant des dépenses a suscité beaucoup de polémiques. Si les évaluations de ces programmes varient, les promesses restent.
Le candidat de l'UMP propose plusieurs exonérations de charges sociales, un bouclier fiscal à 50%, la suppression des droits de succession pour les petits patrimoines qui sont autant de recettes en moins pour l'Etat. Par ailleurs, il prévoit d'augmenter de 15 milliards d'euros le budget de la recherche en 5 ans.
A gauche, Ségolène Royal a aussi multiplié les promesses. Son pacte présidentiel comporte 100 mesures qui sont autant de dépenses supplémentaires sans précisions sur le financement : création d'un crédit gratuit de 10 000 euros pour les jeunes de 18 ans, hausse des petites retraites, SMIC à 1500 euros et augmentation du budget de la recherche de 10% par an.

Pourquoi les promesses des deux candidats sont-elles irréalisables ?

Dans l'émission « Mots Croisés » diffusée lundi 12 mars 2007, Elie Cohen, économiste et professeur à Sciences Po, a fait une démonstration implacable.
Selon lui, compte tenu des hypothèses de croissance, la France aura en 2012 une richesse globale qui aura augmenté de 200 milliards. Sur ces 200 milliards, l'Etat en récupère 50%, c'est-à-dire 100 milliards au titre de l'impôt et des prélèvements obligatoires (cotisations sociales). Sur ces 100 milliards, 80 milliards sont des dépenses fixes, automatiques (notamment les salaires de fonctionnaires). Il ne reste donc que 20 milliards de disponible pour que le gouvernement puisse agir. Or, diminuer la dette de 1% revient à rembourser 8 milliards d'euros. Autrement dit, si on veut baisser la dette de 3%, il n'y a plus rien, plus aucune marge de manoeuvre pour le reste.

Par conséquent, lorsque les candidats promettent de doubler les crédits de la recherche, de la justice, et en même temps, baisser la dette, avoir un budget en équilibre, ce n'est tout simplement pas possible.

*** Liens

Politique.net - Edition précédente
- Revue de presse : Les Unes du 14 mars 2007
- Thématiques : "Simone Veil, parcours d'une femme politique atypique"
- Télévision : "Les nouveaux électeurs de Bayrou : qui sont-ils ? pourquoi veulent-ils voter pour lui ?"

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