Enquête · 29 avr. 2016 à 12:49 · 0
Député, candidat pour la primaire de la droite, François Fillon est aussi ancien Premier ministre. Et à ce titre, il bénéficie d'un petit bonus de la part de l'Etat qui prend en charge le coût d'une voiture de fonction, le salaire d'un chauffeur et celui d'un assistant. Si on connaissait l'existence de ces privilèges, on en ignorait jusqu'à présent leur coût réel. Il a fallu la détermination du site Mediapart pour obtenir tous les chiffres.
Concrètement, c'est le secrétariat général du gouvernement, un service dépendant de Matignon, qui gère les petits privilèges des anciens présidents de la République et anciens Premiers ministres. Au nom de la transparence et du droit d'accès aux documents administratifs, garanti à tous citoyens par une loi de 1978, Mediapart a obtenu le détail de ces frais. Non sans mal. La demande a été faite au secrétariat général gouvernement en janvier 2015, et sans réponse positive de sa part, Mediapart a dû saisir la Cada (Commission d'accès aux documents administratifs), laquelle a rendu un avis favorable à la transmission de ces documents.
S'agissant de François Fillon, pour l'année 2014, l'Etat a dépensé 54 717 euros pour rémunérer un assistant, 12 167 euros pour un chauffeur. Quant au frais d'entretien de sa voiture de fonction, l'Etat a déboursé 4 452 euros en 2014, ainsi que 14 263 euros de carburant et 541 euros pour l'assurance.
Au total, François Fillon a donc bénéficié d'une dotation publique de 86 140 euros... pour avoir été Premier ministre entre 2007 et 2012. Sachant qu'il bénéficie d'une indemnité de député, de frais de représentation et d'une enveloppe pour rémunérer ses collaborateurs parlementaires, est-ce normal que la République continue à lui payer un autre assistant et tous ces déplacements en tant qu'ancien Premier ministre ?
*** Source
- Mathilde Mathieu, "La République dépense des dizaines de millions d'euros pour ses «ex»", Mediapart, 08.02.2016
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