Revue de presse · 8 jan. 2016 à 11:39 · 
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C'est le principal argument de la droite en matière d' insécurité : à cause du laxisme de Christiane Taubira, les prisons seraient en train de se vider et de nombreux délinquants bénéficieraient d'aménagement de peine et seraient libérés plus tôt que prévu. C'est par exemple ce que dit Alain Juppé, dans son livre intitulé Pour un Etat fort : "Je ne critique pas la personne de Madame Taubira, en revanche j'attaque sa politique pénale. Et je la caricature peut-être. Il n'y a pas de place dans les prisons, donc on ne met plus les gens en prison, et on multiplie les peines de substitutions, les bracelets électroniques, les contraintes pénales".
On ne met plus les gens en prison ? Cette idée reçue répétée régulièrement par la droite est tout simplement fausse, comme l'explique Libération : "Le nombre de personnes détenues en France à ce jour n'est guère inférieur à celui qu'on pouvait observer lors du dernier quinquennat. Au 1er décembre 2015, on comptait 66 818 détenus (dont 48 235 condamnés). Soit sensiblement les mêmes valeurs qu'au 1er juin 2012 : 66 915 détenus dont 50 159 condamnés. Si l'on regarde l'évolution de la courbe mensuelle depuis quelques années, on constate même plutôt une évolution à la hausse..."
Même chose pour les aménagements de peine : "Au 1er juin 2012, on comptait 13 232 condamnés bénéficiant d'un aménagement de peine, dont 10 111 PSE (placement sous surveillance électronique). Au 1er janvier 2015 (dernier mois où les statistiques comparables sont disponibles), on recensait 13 078 condamnés bénéficiant d'un aménagement de peine dont 10 419 PSE", constate Libé.
Autant de détenus, un nombre d'aménagements de peine identique : la politique carcérale de Christiane Taubira n'est pas plus laxiste que celle de Nicolas Sarkozy.
*** Source
- Cédric Mathiot, "Quand Juppé vire à droite, Juppé dérape", Libération, 06.01.2016
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