Le Canard enchaîné · 9 déc. 2015 à 12:54 · 
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Avec la COP21, la France s'est engagée à réduire ses émissions de CO2, à l'origine du réchauffement climatique. Seulement les bonnes intentions n'entraînent pas forcément les bonnes décisions. Exemple avec le biogaz. En 2014, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a lancé le plan "Energie Méthanisation Autonomie Azote". Concrètement, ce plan prévoit d'équiper un millier de fermes de méthaniseurs d'ici à 2020. Objectif ? Transformer les déjections du bétail (lisier de cochons ou bouses de vache) en biogaz, un mélange de méthane et de gaz carbonique, afin de produire de l'électricité. Le meilleur exemple est la fameuse "ferme des 1000 vaches".
Pour développer ce plan "méthane", l'Etat distribue des subventions : en moyenne, 35% du coût des investissements est pris en charge par l'Etat. EDF met également la main à la poche en achetant les kilowatt-heures deux fois plus cher aux exploitations équipées de méthaniseur.
Sauf qu'il y a un problème, relevé par Le Canard enchaîné dans un article de novembre 2014 : "La quasi-totalité de l'azote contenue dans les déjections du bétail se transforme en ammoniac, NH3 de son petit nom. Or ce dernier forme dans l'air du protoxyde d'azote, un puissant gaz à effet de serre", explique l'hebdomadaire. Résultat ? Selon un ingénieur agronome, Patrick Sadones, qui a refait les calculs de la ferme des 1000 vaches, "alors que, sur le papier, le projet initial, doté d'un méthaniseur de 9 000 m3, annonçait une économie annuelle de 1 805 tonnes d'équivalent CO2, son étude montre que ledit méthaniseur va générer chaque année des émissions additionnelles de protoxyde d'azote de 2 350 tonnes d'équivalent CO2, assure Le Canard. Ce qui aboutit, en fait de bonus écologique, à un malus de 545 tonnes d'équivalent CO2, par an". Distribuer des subventions publiques pour produire davantage de CO2, il fallait y penser...
*** Source
- "NH3 mon amour", Le Canard enchaîné n°4909, 26.11.2014
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