Affaire des écoutes : la preuve était dans le peignoir de l'avocat de Sarkozy

Revue de presse · 5 août 2014 à 09:52 · Commentaires 0

Thierry Herzog en peignoir

On se croirait dans un mauvais téléfilm. Et pourtant, la scène racontée par Mediapart s'est bien déroulée au domicile de l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog.

Dans le cadre de l'affaire des écoutes, Sarkozy et Herzog ont été mis en examen pour "corruption active", "trafic d'influence" et "recel de violation du secret professionnel". Nicolas Sarkozy est soupçonné d'être intervenu auprès des autorités monégasques pour avoir tenté de faciliter la promotion d'un magistrat, en échange de quoi ce dernier aurait tenté d'influencer d'autres magistrats pour qu'ils annulent la saisine des agendas de l'ex-président dans le cadre des affaires Bettencourt et Kadhafi.

Ces soupçons de corruption sont apparus à la suite du placement sur écoutes de Nicolas Sarkozy, lequel avait essayé d'échapper aux enquêteurs en se procurant un autre téléphone portable sous un nom d'emprunt, le fameux "Paul Bismuth", qu'il utilisait pour communiquer en toute discrétion avec son avocat, Thierry Herzog.

La scène du peignoir

Dans le cadre de cette enquête, une perquisition a eu lieu au domicile de l'avocat de Sarkozy, le 4 mars 2014, pour vérifier qu'il était bien détenteur d'un deuxième téléphone portable. La suite, c'est Mediapart qui le raconte aujourd'hui :

"Thierry Herzog était si sûr de sa stratégie téléphonique, digne d'un épisode de The Wire, que ce 4 mars, quand un enquêteur lui demande en pleine perquisition combien de téléphones il possède, il répond sans ciller : « Un seul. » L'enquêteur se permet d'insister, lui demandant s'il est vraiment certain de n'utiliser qu'une seule ligne. L'avocat est formel. Oui, une seule. C'est alors qu'un enquêteur tape le numéro de son téléphone secret, qu'il utilise avec “Paul Bismuth”, pensant ainsi tromper la vigilance des policiers. Une sonnerie retentit alors à quelques mètres de là. Le téléphone était caché dans un peignoir de l'avocat, suspendu dans sa salle de bains.

Gros moment de gêne pour le défenseur de Nicolas Sarkozy et victoire pour les policiers et les juges, qui tenaient là la preuve matérielle définitive de l'appartenance de l'un des téléphones secrets à l'avocat de l'ancien président et, dans le même temps, celle de son mensonge éhonté devant eux"
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*** Source
- Fabrice Arfi, "Ecoutes Sarkozy : la preuve était dans le peignoir de Me Herzog", Mediapart, 31.07.2014

Ecoutes Sarkozy - Mediapart



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