Selon Le Canard enchaîné, Valéry Giscard d'Estaing aurait obtenu deux domestiques supplémentaires aux frais de la République

Le Canard enchaîné · 9 mar. 2011 à 07:28

Domestiques chez Giscard

Le Canard et Giscard, c'est une veille histoire. On estime souvent que l'ancien Président de la République a perdu la présidentielle de 1981, notamment en raison de l'affaire des diamants de Bokassa révélée par Le Canard enchaîné. Trente ans après, le volatile n'a toujours pas lâché sa proie. Mais vu l'âge de l'ancien Président, la presse semble se désintéresser de ses frasques puisqu'aucun média n'a repris l'information une semaine après sa publication.


Selon Le Canard enchaîné du 2 mars 2011, Giscard d'Estaing aurait deux domestiques supplémentaires, payés par l'Etat car le personnel actuellement en poste serait éreinté par la charge de travail que Giscard leur infligerait. En période de restrictions budgétaires, l'information, si elle s'avère vraie, a de quoi surprendre.


"Comme tous les anciens locataires de l'Elysée, l'Ex bénéficiait déjà de quatre personnes mises gracieusement à sa disposition comme personnel de maison : deux cuistots, un chauffeur et un agent de sécurité, explique Le Canard. Sans compter le secrétariat. Deux marins fournis par la Royale (Marine nationale), l'un comme maître d'hôtel, l'autre comme cuisinier, étaient employés tant à Paris qu'en province, le week-end, en son château. Corvéables à merci, les seconds maîtres R. et L. n'en pouvaient plus. Ils ont fini par craquer. Et ils ont osé protester, par la voie hiérarchique, auprès de l'état-major de la Marine, dénonçant des conditions de travail d'un autre âge".

Après consultation, l'Etat-major a décidé de leur adjoindre deux militaires supplémentaires : "aujourd'hui, ils sont donc quatre marins mis à la disposition de l'Etat sur le budget des armées. En période de réduction d'effectifs, cela agace", s'exclame Le Canard. Pire, toujours d'après l'hebdomadaire, les deux de nouveaux venus au service de Giscard auraient réclamé à loger dans les chambres de bonne au dernier étage du domicile parisien de Giscard. Demande accordée, mais Giscard aurait réclamé un loyer de 400 euros par personne !

Curieusement, l'information est tombée à l'eau et n'a pas été reprise. Alors soit les journalistes ne lisent pas Le Canard (ce qui n'est pas le cas, vu les reprises sur d'autres sujets), soit les médias sont obnubilés par Chirac et en oublient Giscard, soit l'hebdomadaire satirique écrit n'importe quoi. Dans tous les cas, cette affaire sur les derniers privilèges d'un ancien Président en pleine période de réduction des coûts par l'Etat mériterait quelques éclaircissements.

Source : Brigitte Rossigneux, "Mutinerie chez les Giscard", Le Canard enchaîné n°4714, 2 mars 2011, page 4

Mutinerie chez les Giscard




>> Ce n'est pas la première fois que Le Canard épingle Giscard sans que la presse ne reprenne l'information : en 2007, l'hebdomadaire avait affirmé que l'anniversaire de la femme de Giscard d'Estaing avait été financé par le conseil régional d'Auvergne. Personne n'avait réagi à l'époque

Giscard, Le Canard et l'Auvergne



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