Les comptes des partis politiques sont dans le rouge

breve · 30 déc. 2007 à 21:30

Comptes des partis politiques

La commission nationale des financements politiques vient de rendre public un rapport sur les comptes des principaux partis politiques en France. Malgré un financement public assaini, les principaux partis politiques sont déficitaires. Globalement, plus le budget d'un parti est élevé, plus son déficit est grand.

216 formations politiques en 2006

Ce rapport, publié au Journal officiel du 27 décembre, rend compte des résultats financiers de plus de 200 formations politiques : de l'UMP au FN en passant par des partis inconnus comme le Mouvement populaire franciscain, le Parti républicain chrétien ou encore l'Union pour le pays malouin.
Selon la commission, "est considéré comme parti politique toute personne morale de droit privé qui s'est assignée un but politique et a bénéficié de l'aide publique, a régulièrement désigné un mandataire financier et déposé des comptes certifiés".

La règle du financement public des partis politiques

Le budget des partis politiques est composé essentiellement de fonds publics, calculés en fonction des résultats aux législatives. Concrètement, un parti peut recevoir des subventions s'il présente plus de 50 candidats et réalise plus de 1% des voix. Dans ce cas, chaque voix donne droit à 1,66 euro par an, et chaque élu à 45 398 euros par an pour le parti.
Pour bénéficier du financement, il faut donc que le parti obtienne plus de 1% des voix dans plus de 50 circonscriptions ce qui signifie qu'un parti politique mal implanté localement peut très bien réussir une élection dans une circonscription, avoir un député à l'Assemblée nationale, mais ne pas recevoir de fonds publics faute d'avoir réuni suffisamment de suffrages dans les autres circonscriptions.

UMP : 3,3 millions d'euros de déficit

L'Union pour un Mouvement Populaire de Nicolas Sarkozy est le parti politique qui avait le plus gros budget en 2006 : 53 millions d'euros dont 60 % proviennent du financement public, 15,7 % de dons de personnes physiques et 14 % des cotisations versées par ses membres. Malgré ce budget colossal, le parti affichait une perte sèche de 3,3 millions d'euros.

UDF : 1,6 millions d'euros de perte

Avant la scission de l'UDF en deux partis (MoDem et Nouveau Centre), le parti centriste affichait un déficit record par rapport à ses recettes : 1,6 millions d'euros de perte en 2006 alors que le budget du parti n'était que de 8 millions d'euros. L'essentiel des recettes provenait des subventions publiques. Depuis la scission, on ne sait qui a réglé la note.

Parti communiste : 829 000 euros de déficit

Le PC a un budget de 32,2 millions d'euros. Plus de la moitié de ses ressources provient des contributions versées par les élus (d'où l'enjeu des municipales), alors que le financement public représente moins de 20% de son budget. En 2006, le Parti communiste avait un déficit de 829 000 euros.

Parti socialiste : 762 000 euros de perte

Le Parti socialiste a le deuxième budget le plus important après celui de l'UMP. Le PS dispose d'un budget de 48,5 millions d'euros dont 38 % proviennent du financement public, 25 % des contributions des élus et 22 % des cotisations de ses adhérents. A la fin de l'année dernière, le parti affichait un déficit de 762 000 euros.

La situation des autres partis : Verts, FN, LCR, LO

Les Verts ont un budget de près de 5,4 millions et enregistre 165 701 euros de pertes en 2006. Tous les autres petits partis politiques ont des comptes excédentaires :
- Front National : 8 millions d'euros de budget, 448 979 euros d'excédents
- Ligue Communiste Révolutionnaire : 2,15 millions d'euros de budget, 617 237 euros d'excédents
- Lutte Ouvrière : 3,9 millions d'euros de budget, 1,7 million d'excédents




*** Sources
- "Les partis politiques dans le rouge en 2006", Le Figaro, 29 décembre 2007
- Jean-Michel Normand, "Les principaux partis politiques étaient déficitaires avant les élections législatives de juin", Le Monde, 29 décembre 2007

*** Liens

- Le merchandising des petits partis politiques sur le net
- Le PS et l'UMP proposent des produits dérivés sur le net
- La LCR de Besancenot cherche aussi à faire du profit sur le net
- MoDem/Nouveau Centre : la bataille du financement public
- Crise financière et problèmes de succession au Front National

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