Télévision · 21 avr. 2007 à 15:26
Dans l'émission C Dans l'air du 19 avril 2007, Pierre Giacometti de l'institut IPSOS a expliqué pourquoi Jean-Marie Le Pen ne pouvait pas être au second tour de l'élection présidentielle. C'est mathématique.
- 1988 : Jean-Marie Le Pen fait 4 300 000 voix.
- 1995 : il fait 4 500 000 voix.
- 2002 : il fait 4 800 000 voix. L'autre candidat d'extrême droite, Bruno Mégret, avait fait 500 000 voix. Autrement dit, en 2002, l'Extrême droite a fait 5 300 00 voix.
Tous les instituts de sondage sont formels : la participation sera forte en 2007. Il y aura un taux de participation de l'ordre de 78 à 80%, c'est-a-dire, sur 44,5 millions d'électeurs, environ 35 millions de votants.
Cette année, le seuil d'accès au second tour, sera situé aux alentours de 20%. Par conséquent, pour que Jean-Marie Le Pen accède au second tour, il faudrait qu'il fasse 20% des voix, c'est-à-dire, ramené au nombre de votants, 7 à 8 millions d'électeurs.
En 2002, il faisait 4 800 000 voix. Il faudrait donc qu'il ait 2, voire 3 millions d'électeurs en plus cette année. Faire un bon de 2 millions d'électeurs, c'est du jamais vu. Depuis 20 ans, l'Extrême droite progresse, mais à chaque élection, elle gagne environ 500 000 voix. En 2002, il avait pu se qualifier car l'abstention était forte.
Mathématiquement, Jean-Marie Le Pen ne peut donc pas être au second tour. Trois candidats peuvent y accéder : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou.
Le Parti Socialiste connaît parfaitement ces chiffres. Lorsque Ségolène Royal appelle au vote utile, elle le fait donc car elle est menacée par François Bayrou.
Le 21 avril 2002 avec Jean-Marie Le Pen au second tour n'aura pas lieu en 2007.
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Sur le web
- Revoir l'émission de C dans l'air