Temps de parole, temps d'antenne : les règles du CSA pour la campagne électorale

Zapping radio · 26 mar. 2007 à 10:39

Le temps de parole

Marie-Laure Denis, membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, était l'invitée d'Olivier de Lagarde sur France Info. C'était l'occasion de revenir sur les nouvelles règles de la campagne dans les médias et notamment sur le respect de ce fameux temps de parole. Quelles sont les obligations des chaînes de télévision, de la radio et de la presse ?

Le premier temps de la campagne : l'équité

Depuis le 1er décembre, la télévision et la radio devaient respecter l'équité entre les candidats, c'est-à-dire accorder un temps d'antenne équivalent à leur représentativité. C'est la raison pour laquelle les médias ont pu accorder davantage de temps d'antenne au duo Sarkozy/Royal par rapport aux autres candidats puisque le PS et l'UMP représentent davantage d'électeurs que les Verts par exemple.
Au cours de cette première période, le traitement égalitaire est impossible puisqu'on ne connaît pas la liste officielle des candidats. Il faut rappeler qu'il y avait environ une quarantaine de candidats déclarés ou pressentis.
Le CSA a donc demandé l'équité, c'est-à-dire qu'il n'y ait pas trop de bipolarisation et de ce point de vue, France Info a été exemplaire puisque la radio a consacré 60% de son temps d'antenne de campagne à d'autres candidats que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Une trentaine de candidats a eu accès à France Info. Ces chiffres sont à peu près équivalents pour les grandes chaînes de télévision qui ont fait des efforts à partir de la fin janvier pour accorder davantage de temps aux autres candidats déclarés.

La nouvelle phase de la campagne : l'égalité

Désormais, tous les candidats doivent avoir un temps d'antenne égal. Autrement dit, quand France Info diffuse un reportage de 30 secondes sur un candidat, les 11 autres candidats doivent également bénéficier de 30 secondes de temps d'antenne.
Si ce système complique l'élaboration d'un journal ou d'une émission, il apparaît normal dans une démocratie que tous les candidats officiels aient le même traitement.
D'ailleurs, le CSA a fait preuve de souplesse. Pour l'instant, il demande aux médias l'égalité de temps de parole entre les candidats, c'est-à-dire que cela ne concerne que la prise parole des candidats eux-mêmes. A deux semaines du scrutin, la règle sera plus stricte, puisque l'égalité s'appliquera au temps d'antenne, c'est-à-dire aux chroniques, aux reportages. Il faudra alors accorder autant de temps d'antenne aux uns et aux autres et ce quel que soit le support et le thème politique abordé et à des conditions d'exposition comparables.
Par conséquent, si Nicolas Sarkozy est invité au 20h de TF1, ou si un reportage est consacré à Ségolène Royal au 20h de TF1, non seulement le candidat de Chasse Pêche Nature et Tradition, Frédéric Nihous, devra bénéficier du même temps d'antenne, mais ce temps d'antenne devra lui être accordé aux mêmes horaires pour éviter que les petits candidats soient relégués aux heures creuses. Une interview à 8h du matin à la télévision n'a pas les mêmes répercussions qu'une interview au 20h.
Le CSA constate que les médias, dans leur ensemble, s'efforcent de s'adapter à ces règles contraignantes pour respecter le principe démocratique qui permette l'accès aux médias à tous les candidats officiels.

Exceptions et limites du système

Revers de la médaille de ce système, l'organisation d'un débat entre les candidats paraît difficile. François Bayrou et Ségolène Royal ont demandé l'organisation de ce débat, notamment avec Nicolas Sarkozy. Mais un débat à 3 pourrait difficilement avoir lieu étant donné qu'il faudrait que les 9 autres candidats participent eux-aussi au débat au nom de l'égalité de traitement. Or, un débat à 12 personnes, ce serait inaudible.

Tous les médias doivent respecter ces règles contraignantes, sauf les chaînes parlementaires : LCP et Public Sénat. Cette exception est liée à la nature même de ces chaînes qui ne dépendent pas du CSA, Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, mais directement des deux Assemblées. Si cette exception peut étonner, il n'en reste pas moins que ces chaînes tentent également d'appliquer les recommandations du CSA et de traiter de la même manière tous les candidats.

Enfin, rappelons que la presse n'est pas soumise à ses règles. L'égalité de traitement des candidats n'est absolument pas respectée comme le montre chaque semaine le Presse Baromètre de Politique.net.

*** Liens

Articles de Politique.net
- Election présidentielle de 2007 : mode d'emploi
- Résumé de la semaine politique

Sur le web
- Site officiel du CSA
- Réécoutez tous les podcasts de France Info sur le site de Radio France

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