Depuis la fin du XVIIIe siècle, l'Etat s'est doté d'une structure
lui permettant de surveiller les différents mouvements ou associations
pouvant porter atteinte à l'Etat, au pouvoir en place. L'objectif était
de collecter un maximum d'informations, de recenser les rumeurs, de suivre l'évolution
de l'état de l'opinion. Sous le Second Empire (1852-1870), ce travail de
renseignement était assuré par des "commissaires spéciaux"
placés sous l'autorité des préfets et du ministre de l'Intérieur.
Sous la IIIe République, ce principe de collecte d'informations a été
maintenu, notamment dans une période où les adversaires de la République
étaient nombreux : anarchistes, bonapartistes, royalistes.
En 1911, le terme de "Renseignements généraux" apparaît
pour la première fois. Mais la structure de ce service n'est pas encore
bien définie. En 1937, le Front populaire crée « direction
des services de renseignements généraux et de la police administrative
», qui devient l'année suivante « Inspection générale
des services de renseignements généraux et de la police administrative
».
Après la Seconde guerre mondiale, le rôle des Renseignements Généraux
se précise. Les services des RG doivent récolter des informations
dans le domaine politique, économique et social. Ils doivent également
surveiller les hippodromes et les établissements de jeux, lieux où
circule beaucoup d'argent.
Le rôle des Renseignements Généraux s'élargit progressivement aux conflits sociaux, aux conflits coloniaux dans un contexte de guerre froide et de décolonisation qui inquiète le pouvoir en place. Avec la guerre d'Algérie et la crainte d'attentats de l'OAS, les RG ont commencé à enquêter sur les groupes terroristes. Depuis cette date, la direction centrale des Renseignements Généraux s'est concentrée sur la surveillance des mouvements terroristes extrémistes et indépendantistes. Parallèlement à ces activités, les RG ont également axé leur travail sur les violences urbaines, les sectes, le hooliganisme et tous mouvements de contestation comme les altermondialistes ou les militants de Greenpeace. Dans une logique de démocratisation de la vie politique, les RG ont abandonné leur rôle de surveillance des partis politiques en 1995, notamment suite à l'affaire qui avait éclaté l'année précédente : un policier des RG était présent au conseil national du PS pour espionner.
- Ministère de l'Intérieur
- Article du Monde du 25 janvier 2007 : "Les missions des renseignements
généraux ont évolué"