De son vrai nom, Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, Philippe de Villiers est né le 25 mars 1949 en Vendée. Après des études au collège Saint-Joseph de Fontenay-le-Comte, il obtient une maîtrise de droit public à Nantes en 1971 avant d'entrer à l'Institut d'Etude Politique de Paris. Ancien énarque, il intègre le corps préfectoral qu'il quitte en 1981 pour ne pas être sous l'autorité d'un gouvernement socialiste. Mise en disponibilité, il finit par démissionner en 1984. C'est l'année suivante qu'il entame une carrière politique.
En 1985, il adhère au Parti Républicain qui est membre de l'UDF,
confédération de partis de droite et du centre. En 1986, il entre
dans le gouvernement de Jacques Chirac au poste de Secrétaire d'Etat auprès
du ministre de la culture et de la communication. L'année suivante, lors
d'une élection anticipée, il devient député de Vendée.
Lors de la campagne présidentielle de 1988, Philippe de Villers soutient
le candidat de l'UDF, Raymond Barre. Lors des législatives de la même
année, alors que la gauche remporte la majorité à l'Assemblée
nationale au lendemain de la réélection de François Mitterrand,
Philippe de Villiers est réélu député dès le
premier tour avec un score qui dépasse les 70% des voix.
Au cours de la législature 1988-1993, il se radicalise, attaque le pouvoir
socialiste mais aussi la droite qui a voté "oui" au traité
européen de Maastricht qui prévoit la création d'une monnaie
unique.
Anti-européen convaincu, il quitte l'UDF et fonde son propre mouvement
politique, le MPF, Mouvement Pour la France. Il entend défendre les valeurs
chrétiennes et prend des positions réactionnaires, notamment en
se prononçant contre l'avortement.
En 1994, il obtient 12,33% des voix aux élections européennes et
il devient député européen avec 12 autres de ses partisans.
Dans la foulée, il se présente à l'élection présidentielle
de 1995 où il frôle la barre symbolique des 5% sans toutefois pouvoir
l'atteindre et bénéficier du remboursement des frais de campagne
par l'Etat.
En 1999, lors des élections législatives, il présente une
liste souverainiste commune avec Charles Pasqua. La liste remporte les élections
à droite, devant celle du RPR et de Démocratie libérale menée
par Nicolas Sarkozy. Au lendemain de cette victoire, il fonde le Rassemblement
Pour la France avec Charles Pasqua. L'alliance entre les deux hommes ne dure pas,
Philippe de Villiers dénonçant la gestion de Pasqua à la
tête de ce mouvement. Il quitte donc le RPF en 2000 et relance son mouvement
politique, le MPF.
Aux élections présidentielles de 2002, il envisage de se présenter
mais les difficultés à collecter les 500 signatures d'élus
nécessaires pour être candidat et les dettes accumulées lors
de la campagne de 1995 le font renoncer.
En mai 2005, Philippe de Villiers fait campagne pour le Non au référendum
sur la constitution européenne. Il s'attribue une partie de la victoire
du Non et prend date pour l'élection présidentielle de 2007.
Le Mouvement Pour la France entame alors un virage idéologique en vue de
la prochaine élection. Philippe de Villiers, jusqu'alors anti-européen
et réactionnaire catholique, va se rapprocher de l'Extrême droite.
Plusieurs cadres du Front National de Jean-Marie Le Pen rejoignent les rangs du
MPF qui se radicalise. Désormais, Philippe de Villers s'en prend à
l'islamisme, prône l'immigration zéro, tient un discours nationaliste
en proposant par exemple que le drapeau tricolore soit hissé dans les écoles
chaque matin. Dans son programme pour l'élection présidentielle
de 2007, il propose également d'inscrire dans la constitution l'interdiction
du mariage homosexuel, et affiche sa détermination à supprimer le
Conseil Français du Culte Musulman, organe représentatif de l'Islam
en France.