José BOVE

Ses origines

Jose Bove

Joseph Bové est né le 11 juin 1953 à Talence en Gironde. Il est élevé dans un milieu universitaire et scientifique : son père, Joseph Bové, est luxembourgeois mais il obtient la nationalité française en devenant directeur régional de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et est membre de l'Académie des sciences. Sa mère, Colette Dumeau, est professeur de sciences naturelles. En tant que chercheurs, ses parents séjournent plusieurs années aux Etats-Unis et s’installent à l'Université de Berkeley. José Bové fréquente donc les écoles américaines et devient bilingue. Il passe son baccalauréat en France et l’obtient avec mention.
Il s’inscrit alors dans des préparations aux grandes écoles mais étudie la philosophie à Bordeaux. Il découvre la politique en 1968 en participant au mouvement libertaire dans un premier temps. Au début des années 1970, il s’engage contre la guerre Viêt Nam, en pacifiste convaincu. En 1973, il voyage en Inde et fréquente la Communauté de l'Arche de Lanza del Vasto qui prône une philosophie de non-violence. Il est également fasciné par la philosophie et l’action politique de Gandhi.
En tant que étudiant, il découvre la pensée iconoclaste de Jacques Ellul par exemple et se sent proche de la pensée chrétienne de gauche. Il découvre enfin en l’écrivain américain Henry Thoreau le principe de désobéissance civique et non violente.

Son installation dans le Larzac

José Bové choisit d’abandonner ses études philosophiques pour s’engager activement dans le mouvement antimilitariste. Il participe notamment aux actions contre l’extension du camp militaire dans le Larzac. Il s’y installe avec sa première femme, Alice Monier, rencontrée au cours de ses études en 1971. Ensemble, ils auront deux filles. Il élève des brebis mais continue à militer activement. Il met en œuvre des actions non violentes et s’attaque aux biens, et non aux personnes. Il prône alors, dans son métier de paysan comme dans son engagement syndical et politique, l’auto organisation et le rejet des grosses productions.
En 1976, il participe à la lutte contre l'extension du camp militaire du Larzac, mouvement unissant ouvriers et agriculteurs. Avec vingt-deux autres militants, il investit le camp militaire et s'empare de documents officiels attestant l’achat de terrains agricoles par l’armée. Pour cette action, il est condamné à trois semaines de prison et quatre mois avec sursis.

Son action syndicale

En 1978, pour résister contre l’Etat qui veut acquérir les terres agricoles de sa région, il crée le Centre cantonal des jeunes agriculteurs (CCJA). Quand François Mitterrand accède au pouvoir, en 1981, il annonce l'annulation du projet d'extension du camp militaire. Désormais les terrains sont loués. Cette décision marque une victoire décisive de l’action de José Bové.
Aussi, en septembre 1981, il rejoint Bernard Lambert, le créateur du Syndicat des travailleurs paysans (CNSTP). Dès lors, il décide de s’engager pour une « autre agriculture » qui se veut plus en harmonie avec l’environnement, moins polluante. Il défend donc l’agriculture des petits paysans et combat activement le système de subvention agricole voulue par les gros exploitants, les banques et le ministère de l’Agriculture.
En 1987, il participe à la création de la Confédération paysanne, qui succède au mouvement syndical des travailleurs paysans. Cet organisme réunit les syndicats de gauche. L’objectif est de prôner une agriculture familiale, plus écologique et de s’opposer à l’industrie.
Ainsi, au sein de la Confédération paysanne, il est élu secrétaire national. Il mène des actions contre le GATT (qui est un accord général, de libre échange, sur les tarifs douaniers et le commerce, visant à faire baisser les prix des consommateurs et à créer des emplois) et la politique agricole commune (la PAC) de l’Europe.
Il développe l’organisation de petits producteurs de roquefort. Il crée ainsi le Comité roquefort. Après de longues négociations, et diverses actions syndicales, il parvient à faire admettre son Comité dans l'interprofession en mai 1993.

Son engagement politique

C’est depuis 1995 qu’il se fait connaître des médias et du grand public. Sympathisant de Greenpeace depuis 1974, il embarque à bord du Rainbow Warrior qui se dirige vers l’océan Pacifique pour protester contre la reprise des essais nucléaires décidée par le président Chirac. Il s’engage également en Nouvelle Calédonie pour soutenir les mouvements indépendantistes kanaks.
Dès 1997, il s’attaque aux essais d’introduction des OGM (organismes génétiquement modifiés) en appliquant les théories de non violence et de désobéissance civile. Ainsi, il met à sac des plants d'essai d'OGM. Cette activité le renvoie pour la deuxième fois en prison : il est condamné à dix mois ferme et à quatre mois de sursis ce qui ne l’empêche pas de continuer son combat puisqu’en janvier 2001, lors d’un Forum Social Mondial, il mène une action anti-OGM au Brésil.
En 1998, Bové s’engage dans l’altermondialisme et participe à la création d’ATTAC. Peu à peu, il se fait connaître du grand public comme le leader de la lutte des faibles contre les puissants. Il apparaît comme un justicier des causes sociales.
Le 12 août 1999, il démonte un McDonald's en chantier à Millau pour protester contre la décision de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a accrédité les sanctions américaines contre certains produits européens (comme la viande ou le fromage). En effet, l’Europe avait refusé d’importer du bœuf aux hormones d’origine américaine. C’est pour lutter contre cette décision et le symbole du capitalisme et de la malbouffe que Bové a organisé, avec des militants, ce démontage. José Bové est de nouveau condamné à une peine de trois mois de prison ferme.
En mars 2002, il prend position clairement en faveur des Palestiniens contre Israël. Ainsi, il participe à une délégation de Via Campesina, invitée par les paysans palestiniens pour commémorer le Jour de la Terre. Mais, l’armée israélienne arrête José Bové, emprisonné deux jours puis expulsé du pays.
Lors de la campagne pour le référendum sur le traité de la constitution européenne en 2005, José Bové s’engage en faveur du « non », estimant que ce texte prône des idées antisociales en faveur d’un libéralisme outrancier. Grâce à la victoire du « non », José Bové a acquis une plus grande notoriété politique auprès des électeurs de gauche qui voit en lui un représentant potentiel de l’extrême gauche.

Sa candidature à l’élection présidentielle de 2007

A plusieurs reprises, depuis la victoire du « non » au référendum, il s’est dit capable se présenter comme candidat de l’extrême gauche aux élections, si on le sollicitait. Le 13 juin 2006, il se déclare candidat à la présidentielle dans un entretien au journal Libération, afin de fédérer la gauche de la gauche. Il participe donc aux Collectifs du 29 mai réunissant les différents candidats potentiels de l’extrême gauche, et sa candidature a soulevé la polémique à cause notamment de l’annonce officielle de celle de Marie-George Buffet. Il souhaiterait, comme la candidate communiste qu’il n’y ait qu’une candidature commune qui réunirait tous les partis d’extrême gauche mais aucun candidat ne souhaite se retirer de la course. De plus, depuis juillet 2006, une pétition pour soutenir la candidature de José Bové circule.
Finalement, le 1er février 2007 il annonce officiellement sa candidature à l’élection présidentielle à la bourse du travail de Saint-Denis. Avec beaucoup de difficultés et d’obstacles, José Bové est parvenu à obtenir ses cinq cents parrainages.