Le terme de "Grenelle" fait référence à la rue de Grenelle située à Paris entre le 6ème et le 7ème arrondissement. Cette rue doit son nom à l'ancienne route qui reliait Paris au village de Grenelle à l'époque médiévale. Ce village fut annexé en 1860 par la ville de Paris.
Lorsque Nicolas Sarkozy évoque le terme de "Grenelle de l'environnement",
il fait référence aux accords de Grenelle négociés
les 25 et 26 mai 1968 entre le gouvernement de Pompidou, les syndicats et les
organisations patronales pour mettre un terme à l'agitation sociale issue
de Mai 1968.
Les négociations entre les partenaires sociaux et les représentants
du gouvernement, dont Jacques Chirac était secrétaire d'Etat aux
Affaires Sociales, se sont déroulées au ministère du Travail
situé à l'hôtel du Châtelet, rue de Grenelle à
Paris.
Ces négociations ont abouti à une augmentation de 25% du SMIG, à
une augmentation globale des salaires de l'ordre de 10%, et à la baisse
de la durée du travail de 40 heures. Le texte final a été
appelé "Accords de Grenelle".
Depuis ces accords, toute grande conférence entre les partenaires sociaux
et l'Etat ont été nommés "Grenelle de...".
Candidat de la rupture, Nicolas Sarkozy souhaitait "liquider" Mai 1968.
Il est donc curieux qu'il se réapproprie ce terme de "Grenelle",
qui renvoie à mai 1968, pour qualifier la grande conférence de l'environnement
qu'il entend organiser en octobre. C'est d'autant plus surprenant qu'historiquement,
les Accords de Grenelle, s'ils constituent une avancée pour les salariés,
n'ont pas mis fin à Mai 1968. Les représentants syndicaux ont signé
ce texte, mais ils n'ont pas réussi à convaincre la base qui a poursuivi
le mouvement de grève. Ce n'est que trois jours plus tard que le mouvement
de mai 1968 prend véritablement fin avec l'annonce par le Général
de Gaulle de la dissolution de l'Assemblée nationale et de la tenue d'élections
législatives anticipées.
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont donc reçu les ONG écologistes
pour préparer la conférence pour l'environnement qui se tiendra
en octobre. Etaient présents Nicolas Hulot, Greenpeace, le WWF (Fonds mondial
pour la nature), la Ligue pour la protection des oiseaux, France-Nature-Environnement,
Ecologie sans frontières et le Réseau Action Climat.
Cette conférence d'octobre doit également réunir le patronat
et les syndicats. Il ne s'agit pas d'une simple conférence sur l'état
de la planète mais, selon Alain Juppé, d'une grande conférence
pour fixer une dizaine d'objectifs concrets à réaliser. Les ONG
écologistes veulent discuter de tout : OGM, politique de transports, aménagement
du territoire, gestion de l'eau, pollutions liées aux activités
industrielles et agricoles, nucléaire...