L'origine du suffrage universel remonte à 1789. Le principe du suffrage universel figure dans l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Pourtant, le suffrage universel direct a mis du temps avant de s'installer définitivement. Par exemple, en 1791, ne peuvent voter que les hommes âgés de plus de 25 ans, étant inscrits sur les listes de la garde nationale, payant un impôt équivalent à dix jours de travail. Il faut attendre 1848 pour que l'instauration du suffrage universel soit définitif, et 1944 pour qu'il s'applique aux femmes.
Pour pouvoir voter, il faut être âgé d'au moins 18 ans et être
inscrit sur les listes électorales. Longtemps fixé à 21 ans,
l'âge électoral a été abaissé à 18 ans
sous Giscard d'Estaing par la loi du 5 juillet 1974. Depuis 1997, l'inscription
sur les listes électorales est automatique pour tout individu atteignant
l'âge de 18 ans.
Théoriquement, avec près de 63 millions d'habitants, la France compte
45 millions d'électeurs potentiels. Pourtant, plusieurs millions d'électeurs
manquent à l'appel alors que selon l'article L.9 du code électoral,
"l'inscription sur les listes électorales est obligatoire". Mais
aucune mesure n'est prise pour que cette inscription soit effective.
Selon différentes études, environ 3 millions de Français ne sont pas inscrits sur les listes électorales. La majorité des non-inscrits (environ 2 millions de personnes) ont oublié de se réinscrire suite à un déménagement. A ces non-inscrits s'ajoutent les jeunes de plus de 18 ans qui n'ont pas été inscrits par les services municipaux faute d'un recensement exact. Selon l'INSEE, 22% des 18-19 ans seraient non-inscrits alors que ce chiffre n'est que de 5% pour les 60-69 ans.
Seuls les citoyens français votent aux élections nationales. En
revanche, aux élections européennes et aux élections municipales,
les citoyens européens votent. Autrement dit, un anglais ou un polonais
résidant en France peut voter pour élire le maire de sa ville.
Certains hommes politiques ont proposé d'étendre ce droit de vote
aux élections locales à tous les étrangers mais ce projet
ne fait pas consensus, certains estimant que seule la citoyenneté française
doit permettre le droit de vote.
Les femmes ont le droit de vote en France depuis le décret du 21 avril
1944 du gouvernement provisoire de la République, présidé
par le général De Gaulle. Ce droit de vote aux femmes intervient
près de cent ans après l'instauration du suffrage universel masculin,
en 1848.
La France n'accorde le droit de vote aux femmes qu'à la fin de Seconde
Guerre mondiale alors qu'elles pouvaient déjà voter dans de nombreux
pays : en Allemagne dès 1919, en Espagne, en Turquie dès 1931.
En Grande Bretagne, ce droit a été accordé en deux temps
: en 1918, les femmes de plus de 30 ans ont pu voter. Il faut attendre 1928
pour que l'égalité homme/femme lors des élections soit
totale. Seuls des pays comme la Belgique (1948) et la Suisse (1971) font mois
bien que la France.
Dès les années 1870, sous la IIIe République, des députés ont proposé l'instauration d'un vrai suffrage universel incluant les femmes. La chambre des députés a voté à plusieurs reprises en faveur du droit de vote des femmes. Mais à chaque tentative, c'est le Sénat qui a bloqué la réforme. Or, sous la IIIe République, aucune loi ne peut passer si le Sénat vote contre. Le principal argument avancé par les sénateurs pour refuser le droit de vote est de brandir la menace de l'Eglise. A cette époque où les relations entre l'Eglise et l'Etat sont tendues, de nombreux sénateurs redoutaient que les femmes soient trop influencées dans leur vote par ce que leur dirait le prêtre. Cette idée montre le rôle des femmes attribué par la société de l'époque : aux hommes les affaires publiques, aux femmes la gestion du foyer.