Germaine Coty, portrait de l’épouse du deuxième président de la IVe République

Enquête · 28 avr. 2009 à 21:09

Germaine Coty

Germaine Coty est comme Michelle Auriol, l'une des premières dames de Frances, les plus populaires. Aimée pour son côté grand-mère et sa simplicité, elle saura trouver sa place au Château en tant que femme de président de la République.


Cécilia Sarkozy a été la Première dame de France la plus éphémère de l'histoire. Carla Bruni cherche encore sa place à l'Elysée mais participe à toutes les visites officielles du Président de la République. La constitution n'indique aucun statut particulier pour l'épouse du chef de l'Etat et la famille de celui-ci. Pourtant, le conjoint du président de la République est automatiquement sur le devant de la scène. C'est donc à la "première dame de France" de trouver le rôle qu'elle souhaite jouer en fonction de ses envies et de sa personnalité. Portraits de ses femmes de Président.

Série 2/8 : Germaine Coty, la "grand-mère de l'Elysée"

Premières dames de France



Germaine Corblet est née au Havre le 9 avril 1886. Son père armateur, ainsi que sa mère, l'élèvent dans la religion catholique. Elle est d'abord pensionnaire dans un établissement religieux normand puis envoyée dans un couvent de Southampton en Angleterre, ce qui lui permet ainsi de pouvoir parler la langue de Shakespeare, qualité qui sera appréciée plus tard, au Château.

En 1907, elle épouse René Coty qui est à cette époque un avocat notoire. Pourtant, malgré ses appuis et ses connaissances, il n'arrive au pouvoir qu'en 1947 en tant que ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme. Vice-président du Conseil de la République en 1948, René Coty a presque 72 ans, en 1953, au moment de l'élection présidentielle. Il ne se présente pas, pourtant, après douze tours de scrutin, il est élu pour succéder à Vincent Auriol.

Dès son entrée au Château, elle s'attire la sympathie des uns qui apprécient sa modestie et sa simplicité et le mépris des autres qui critiquent son manque de raffinement et de culture. Des chansonniers, au début, se moquent de son physique un peu lourd et de ses tenues démodées. Mais face à une presse quasi unanime qui s'empresse de noter ses petites phrases, telles « je ne suis pas une pin-up, je suis une grand-mère », les critiques font place à l'admiration.

En tant que première dame de France, Germaine Coty ne se mêle pas des conflits politiques qui déchirent le pays, elle préfère se consacrer aux bonnes actions. Elle répond par exemple aux courriers de doléances, participe à des ventes de charité, offre des pâtisseries à des enfants dans la rue... Elle se prête volontiers au jeu de « la grand-mère de tous les Français » et devient ainsi très populaire.

A peine deux ans après son arrivée au Château, Germaine Coty décède d'une congestion cérébrale survenue après plusieurs attaques cardiaques, le 12 novembre 1955. Son époux, face à la pression du gouvernement, accepte qu'une cérémonie officielle soit donnée à l'église de la Madeleine à Paris. Près de 22 00 personnes, selon le Canard Enchaîné dans son dossier spécial consacré à « Ces premières dames qui nous gouvernent », défilent devant son cercueil. Germaine Coty est inhumée dans sa ville natale, au Havre.

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