Eco + Net · 4 oct. 2008 à 20:32
Vendredi 3 octobre, l'INSEE a rendu publique sa prévision de croissance pour le dernier semestre 2008 : le PIB devrait reculer de 0,1% au troisième et au quatrième trimestre, après une baisse de 0,3 % au deuxième trimestre. Avec deux semestres consécutifs de baisse du PIB, la France est donc en récession.
Mais qu'est-ce qu'une récession économique ?
La croissance économique correspond à l'augmentation de la production d'un pays. Elle est calculée à partir du PIB : Produit Intérieur Brut, c'est-à-dire l'ensemble des richesses produites par les entreprises présentes sur le territoire national. Quand une entreprise japonaise comme Toyota produit et vend des voitures en France, sa production est donc incluse dans le PIB de la France. Chaque année, la production augmente, c'est ce qu'on appelle la croissance.
Lorsque la croissance est moins forte que prévu, on dit qu'elle "ralentit" ou "stagne". Mais lorsque la production diminue, on parle de "récession". En France, c'est l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) qui calcule le PIB. Le terme de "récession" est employé lorsque la production diminue pendant deux trimestres consécutifs.
Depuis 50 ans, la France n'a connu que deux récessions : en 1974 avec la crise du choc pétrolier et en 1993, quand le taux de chômage était extrêmement élevé, sous le gouvernement Balladur. La récession est donc un phénomène très rare dans l'économie d'un pays. Depuis plusieurs années, la France connaît une faible croissance : moins de 3% par an. Cette faible croissance a des répercussions directes sur l'économie et les finances de l'Etat : lorsque la croissance baisse, le chômage augmente et les finances publiques se dégradent puisque les rentrées fiscales liées à l'activité diminuent. Malgré cette "faible croissance", la production continue tout de même d'augmenter.
L'INSEE calcule la croissance par trimestre. Au deuxième trimestre 2008, le PIB a reculé de 0,3%. Vendredi 3 octobre, l'INSEE a publié ses prévisions pour le reste de l'année : -0,1% au troisième trimestre et quatrième trimestre. Au sens strict du terme, la France est donc entrée en récession au troisième trimestre (deux trimestres consécutifs de baisse). Mais le recul est si infime au troisième trimestre, que l'INSEE a préféré parler de "croissance qui cale". Cette baisse n'est en effet en rien comparable avec la récession de 1993 (- 0,4 % et - 0,6 % pendant deux trimestres consécutifs). Sur l'année, la croissance française devrait d'ailleurs rester positive, autour de 0,9%.
Les causes liées à la diminution de la production sont multiples : ralentissement de l'investissement des entreprises (+ 2,4 % en 2008 contre + 7,3 % en 2007), baisse du pouvoir d'achat (-0,3 % et -0,1 % au troisième et quatrième trimestres avec une progression annuelle limitée à + 0,7 % en 2008 contre + 3,3 % en 2007).
Tous les moteurs de la croissance sont donc en panne : la demande intérieure comme la demande mondiale dont le ralentissement pénalisera les exportations françaises. Dès lors, l'activité économique recule. C'est la récession.
