François Mitterrand, chef de la diplomatie

Rétrospectives · 8 mar. 2008 à 17:20

Politique étrangère

Pendant ses deux mandats, François Mitterrand va marquer la politique étrangère de la France : de la construction européenne à la chute du mur de Berlin en passant par la guerre du Golfe, retour sur les trois principaux événements de la diplomatie français des années 1980 et 1990.


François Mitterrand a eu plusieurs vies : un passé trouble pendant la guerre, une carrière de ministres sous la IVe République, 23 ans d'opposition avant devenir le premier, et pour l'instant l'unique, président de gauche de la Ve République. A cette vie professionnelle si remplie s'ajoutait une double vie personnelle et une personnalité énigmatique. Homme de lettres, souvent distant, le 4ème président de la Ve République fascine encore aujourd'hui, 12 ans après sa mort.

Politique.net publie la biographie de François Mitterrand sous la forme d'un feuilleton en 15 épisodes, du 25 février au 10 mars 2008.

12ème épisode : La politique étrangère de François Mitterrand

Mitterrand et le pouvoir

François Mitterrand, un Européen convaincu

François Mitterrand est très attaché à l'idée de l'Europe. Il a découvert sa foi en l'Europe lors du congrès de La Haye en 1948 où le désir d'union et de réconciliation sont des messages forts. La France s'allie plus particulièrement avec l'Allemagne, Mitterrand entretenant des rapports amicaux avec le chancelier Helmut Kohl. Depuis plusieurs années, les soviétiques ont déployé en Europe de l'Est des missiles à moyenne portée, les SS Va, qui constituent une menace directe pour l'Europe occidentale. Face à eux, les Américains proposent d'installer des fusées sur le territoire allemand de la RFA. Ce projet suscite un mouvement pacifiste. François Mitterrand, contre les socialistes allemands, se montre favorable à l'installation des fusées américaines. Il donne sa position dans un discours qu'il énonce en Allemagne, aux côtés d'Helmut Kohl le 20 janvier 1983. Il faut, selon lui, montrer aux Soviétiques, que les forces pacifiques sont résolues à agir, s'ils persistent dans leurs menaces.
En 1984, la France prend la présidence tournante de l'Europe. François Mitterrand fait alors appel à son ami Roland Dumas et le nomme ministre des Affaires européennes. Margaret Tatcher qui ne souhaite pas s'impliquer dans l'Europe si ce n'est pour en faire une zone de libre échange, réclame à Bruxelles le remboursement partiel des sommes que son pays lui a versé. Mitterrand et Kohl proposent que Jacques Delors préside la commission européenne. Grâce à la volonté des trois hommes montrant l'intérêt d'une union, la monnaie unique est mise en place.
Le 22 septembre 1984, à Verdun, Kohl et Mitterrand offrent une célébration symbolique sur la réconciliation des deux peuples en se tenant la main.
A chaque étape de la construction européenne, François Mitterrand va jouer un rôle décisif. En 1992, il n'hésite pas à faire lui-même campagne pour le référenduù de Maastricht instaurant la monnaie unique.

Mitterrand et Kohl

La chute du Mur de Berlin en 1989

Lorsque Gorbatchev arrive au pouvoir en Russie, il instaure la Perestroïka. François Mitterrand le soutient dans sa volonté de réformer le régime communiste. Néanmoins, lors de la chute de Berlin en 1989, il se rend en RDA ne voulant annuler un voyage prévu de longue date. Au lieu de se joindre à son ami Helmut Kohl qui souhaite la réunification de l'Allemagne, il affirme croire encore à l'existence d'une Allemagne de l'Est indépendante. Il crée la polémique mais finit par se ranger du côté allemand. Il perçoit dans cette réunification le moyen de consolider encore plus l'Europe.

Mur de Berlin

La guerre du Golfe

Le 2 août 1990, l'Irak envahit le Koweït. François Mitterrand veut se montrer solidaire de l'Occident en se plaçant sur le plan du droit international. Il envoie des troupes armées pour défendre le Koweït. Sous l'égide des Nations unies, une coalition multinationale provenant des États-Unis, d'Arabie saoudite, de Grande-Bretagne, d'Égypte, de Syrie et de France se met en place pour s'opposer à l'armée irakienne. Le ministre de la Défense, s'étant opposé à l'intervention française, décide de démissionner. Pourtant, les Français soutiennent le Président de la République et sa cote de popularité remonte dans les sondages.

Ce sera le dernier coup d'éclat diplomatique de François Mitterrand.

Irak et Koweit

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