Quelles sont les surprises des élections présidentielles depuis 1981 ?

breve · 6 août 2007 à 08:00

Quelles sont les surprises des élections présidentielles depuis 1981 ?

La question du jour : Quelles sont les surprises des élections présidentielles depuis 1981 ?

Pendant tout l'été, Politique.net vous fait découvrir le monde politique en 25 questions, de la fabrication du bulletin de vote aux pouvoirs du président de la République, en passant par le palmarès des ministres les plus éphémères. Retrouvez tous les jours une question plus ou moins insolite destinée à mieux vous faire comprendre la politique française.

Des élections souvent imprévisibles

Sous la Ve République, l'élection présidentielle est le scrutin le plus important. Il fait l'objet de toutes les attentions des électeurs de base ou des politologues. Chacun y va de son pronostic et les instituts de sondage sont de plus en plus sollicités. Lors de l'élection présidentielle de 2007, IPSOS a publié pour la première fois un sondage quotidien pour suivre les tendances de chaque candidat. Pourtant, malgré les méthodes scientifiques des sondages, rarement une élection présidentielle s'est déroulée comme prévu.

1981 : un second qui arrive premier

Au soir du premier tour de l'élection présidentielle de 1981, Valéry Giscard d'Estaing arrive en tête avec 8 222 432 voix, contre 7 505 960 voix pour Mitterrand. Pourtant, c'est François Mitterrand qui va remporter l'élection en devançant Giscard d'Estaing de plus d'un million de voix au second tour. Dans l'histoire de la Ve République, ce sera le seul cas (avec l'élection de 1995) où celui qui arrive premier au premier tour perd l'élection.

1988 : la contre-performance de Chirac

L'élection de 1988 est marquée par l'écart abyssal entre les deux candidats qualifiés pour le second tour. Alors que François Mitterrand réalise un score historique (10 381 322 voix), Jacques Chirac n'obtient que 6 075 160 voix. Entre les deux candidats, l'écart est donc de 4 306 162 voix. Record absolu. Malgré le bon report de voix en faveur du candidat de la droite au second tour, le retard de Jacques Chirac est beaucoup trop grand pour pouvoir gagner l'élection.

1995 : une droite ultra-majoritaire

Au premier tour de l'élection présidentielle de 1995, la droite républicaine a présenté deux candidats, Jacques Chirac et Edouard Balladur, alors que la gauche socialiste n'en a présenté qu'un seul avec Lionel Jospin. Bien que Lionel Jospin arrive en tête au premier tour avec 7 098 191 voix, le total des voix de droite n'aura jamais été aussi élevé. Jacques Chirac obtient 6 348 696 voix et Balladur 5 658 996 voix. A eux deux, ils obtiennent donc 12 007 692 voix, record absolu pour un premier tour à droite.

2002 : une élection à moins de 200 000 voix

Le 21 avril 2002, Jean-Marie Le Pen accède au deuxième tour de l'élection présidentielle. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, un candidat de droite doit affronter un candidat d'extrême droite. Ce premier tour s'est joué à peu de choses. Lionel Jospin, candidat PS éliminé, a obtenu 4 610 113 voix et Jean-Marie Le Pen 4 804 713 voix. L'écart n'est donc que de 194 600 voix. Lionel Jospin a souffert de l'éparpillement des voix entre tous les candidats de gauche (Chevènement 1 518 528 voix, Taubira 660 447 voix).

2007 : Ségolène Royal dépasse Mitterrand

Si la défaite de Ségolène Royal est incontestable au second tour de l'élection présidentielle de 2007, elle réalise, en chiffres bruts, un score historique pour un candidat de gauche. Avec 46,94% de suffrages, Ségolène Royal obtient un résultat très moyen à une élection présidentielle, le plus mauvais score pour un candidat de gauche depuis 1981. Pourtant, en nombre de voix, Ségolène Royal dépasse François Mitterrand. Au second tour de l'élection, la candidate socialiste a obtenu 16 790 611 voix alors que François Mitterrand a obtenu 16 704 279 voix en 1988. Autrement dit, Ségolène Royal a dépassé Mitterrand de 86 332 voix.

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