Bayrou : le troisième homme au second tour

Zapping radio · 27 avr. 2007 à 09:46

Bayrou sur RTL

François Bayrou accuse Nicolas Sarkozy d'être à l'origine d'intimidations et de menaces pour empêcher la tenue du débat entre lui et Ségolène Royal. "Je n'en ai pas la preuve, mais j'en ai la certitude" a-t-il déclaré faisant référence à de multiples témoignages qu'il a recueillis en ce sens depuis hier soir. Il s'est expliqué sur RTL.

Un débat légitime selon lui

Ségolène Royal et François Bayrou ont recueilli à eux deux 45% des voix. Le candidat de l'UDF estime donc que les citoyens ont le droit d'avoir des explications démocratiques entre les candidats pour voir les divergences et les convergences. Selon lui, puisque la confrontation n'a pas eu lieu avant le premier tour, il faut qu'elle ait lieu entre les deux tours.

La volte-face suspecte de Canal +

Il rappelle que c'est Canal + qui avait proposé d'organiser le débat tout en connaissant à l'avance les contraintes du CSA et de l'égalité du temps de parole. La volte-face de la chaîné cryptée n'est donc pas liée au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel qui a lui-même démenti être intervenu contrairement à ce qu'avait indiqué Canal + hier. D'ailleurs, François Bayrou a affirmé sur RTL que si le CSA avait refusé, il aurait pu déposer un référé au conseil d'Etat et le débat aurait eu lieu. L'annulation de Canal + serait donc directement liée aux pressions exercées par des proches de Nicolas Sarkozy.

Des libertés publiques menacées ?

Selon le candidat de l'UDF, les difficultés pour organiser ce débat révèlent les menaces qui pèsent sur les libertés publiques. Ce serait grâce à son réseau dans les médias que le candidat de l'UMP aurait réussi à convaincre Canal + et d'autres médias à renoncer à organiser un débat Royal/Bayrou. Il affirme même que des interventions directes ont lieu auprès des rédactions, des chaînes de télévision pour verrouiller l'information.

Nicolas Sarkozy, un danger ?

Puisque le droit à l'information et la liberté d'expression sont menacés, Jean-Michel Apathie a demandé à François Bayrou s'il pouvait alors affirmer que Nicolas Sarkozy ne devait pas devenir président de la République étant donné ces graves accusations.
Le candidat de l'UDF s'est refusé de répondre. Il ne veut pas donner d'intentions de vote car il ne resterait dans les médias que cette réponse. Il est venu s'exprimer sur RTL pour dire qu'il ferait tout pour que les libertés publiques soient respectées. Selon lui, Nicolas Sarkozy ne respecte pas l'équilibre des pouvoirs et risque de briser la société française. Le verrouillage de l'information est nuisible pour la démocratie.

Sarkozy/Royal : des risques à court et moyen terme

Nicolas Sarkozy serait un risque immédiat pour la France. La politique de Ségolène Royal serait un risque à moyen terme avec des choix économiques qui ne sont pas justes. Quand Jean-Michel Apathie indique que ces critiques ne sont pas de la même force, Bayrou refuse d'aller dans ce sens et se cantonne à une double critique contre ces deux adversaires.

Bayrou, le troisième homme au second tour

La campagne du deuxième tour était censée durer deux semaines. Finalement, la première semaine a tourné autour du débat sur le débat entre la candidate arrivée deuxième et le candidat arrivé troisième.
En temps normal, le vaincu s'efface pour laisser place à la confrontation entre les deux qualifiés pour le second tour. De manière tout à fait inédite, le troisième homme est en train d'occuper l'espace médiatique de la campagne du deuxième tour. En cherchant à organiser un débat avec lui, Ségolène Royal a d'elle-même mis François Bayrou au coeur de cette campagne du deuxième tour. Le résultat de la présidentielle de 2007 dépendra des électeurs centristes. Mais Nicolas Sarkozy souhaitait avoir un dialogue direct avec eux, sans nécessairement passé par François Bayrou. Ségolène Royal en a décidé autrement et a fait du candidat de l'UDF l'acteur principal de cette deuxième campagne.

Pour l'instant, l'organisation du débat Bayrou/Royal est bloquée. Mais s'il devait être organisé, il aurait lieu quelques jours à peine avant l'autre débat, celui des deux finalistes, mercredi 02 mai 2007. Cette campagne du second tour prend des allures inédites et brouille un peu plus l'issue du scrutin.

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