Le vote électronique : les machines à voter sont-elles fiables ?

Internet et blogs · 14 avr. 2007 à 17:55

Le vote électronique

Dans une semaine, plus d'un million d'électeurs vont voter avec une machine. Fini les bulletins de vote, les enveloppes, l'urne. Désormais, pour voter, ces électeurs devront cliquer sur un bouton afin de valider leur choix. S'ils ne veulent par choisir, ils pourront cliquer sur "vote blanc". Mais qui fabrique ces machines ? Comment fonctionnent-elles ? Sont-elles fiables ?

Les machines à voter : un gain de temps et d'argent

Ce sont les municipalités qui choisissent ou non d'investir dans des machines électroniques. Si l'investissement s'avère important (60 machines pour 300 000 euros à Issy-les-Moulineaux), l'opération est rapidement rentable. En trois ans, la machine est rentabilisée grâce aux économies de papier et d'impression. Par ailleurs, il s'agit d'un gain de temps car il n'y a plus besoin de scrutateurs, et le dépouillement s'effectue automatiquement en quelques minutes. Enfin, ces machines sont adaptées pour les malvoyants.

Qui fabrique ces machines ?

Ce sont trois entreprises privées qui ont fabriqué ces machines : ES&S (entreprise américaine), Indra Sistemas (entreprise espagnole), Neda (entreprise néerlandaise). Le règlement technique a été adopté par le ministère de l'Intérieur mais le contenu exact des programmes informatiques n'est pas rendu public, secret industriel oblige. Seul un organisme indépendant, Bureau Veritas, est chargé d'homologuer ces machines.

De nombreux opposants

Le PS et l'UDF ont dénoncé le recours à ces machines prétextant qu'on ne pouvait pas vérifier leur fiabilité. Paradoxalement, alors que la proximité entre le vote électronique et les nouvelles technologies apparaît évidente, c'est sur le net que les opposants au vote électronique se mobilisent. Ainsi, deux informaticiens de l'Université de Nantes ont créé un site "ordinateurs-de-vote.org" pour lancer une pétition contre ce vote. Au 14 avril 2007, il y avait déjà plus de 60 000 signatures.

Y'a-t-il un risque d'erreur ?

Les constructeurs affirment que leurs machines sont fiables. Mais les opposants au système n'hésitent pas à rappeler tous les ratés du vote électronique. Aux Etats-Unis par exemple, 18 000 000 voix semblent ne pas avoir été comptabilisées à Sarasota en Floride pour les élections de la chambre des représentants en 2006.
Plusieurs exemples de ce type existent en Europe, notamment en Belgique. D'ailleurs, la Belgique a suspendu l'utilisation de machines de vote et l'Irlande a même renoncé définitivement au vote électronique.

Par conséquent, le risque d'erreur existe. Mais est-il plus important que le comptage humain ? En 2007, plus du 4% du corps électoral votera avec ces machines.

*** Sources

- Michèle Lauret, "Polémique autour du vote électronique", Le Figaro, Samedi 14 avril 2007
- Eric Nunès, "Machines à voter : les maires entre économies et démocraties", Matinplus, Vendredi 13 avril 2007
- Stéphane Foucart, "Les machines à voter n'emportent pas les suffrages", Matinplus, Vendredi 13 avril 2007

Commentaires