Zapping Radio : Les positions de Sarkozy sur la fiscalité, le travail et les relations internationales

Zapping radio · 1er fév. 2007 à 20:15

Sarkozy et Elkabbach sur Europe 1

Mercredi 31 janvier 2007, Nicolas Sarkozy était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach. L'objectif de cet entretien était bien sûr d'expliquer ses projets électoraux, ses relations internationales (puisque le candidat revient tout juste d'un séjour à Londres où il a rencontré Tony Blair) et donner son point de vue sur les querelles avec le PS. Si ce problème est important et qu'il doit se résoudre parce qu'il pollue le débat, il n'ouvre aucun débat. Pourtant, durant un tiers de son temps de parole, Nicolas Sarkozy a rendu compte des couacs de Ségolène Royal et des différentes polémiques (sur l'ISF, les enquêtes des Renseignements généraux, le financement de sa campagne). Néanmoins, le candidat aux présidentielles a exprimé clairement sa position en ce qui concerne les relations qu'il souhaite entretenir avec les pays alliés à la France, l'Iran et le travail.

Rencontre avec le Premier ministre britannique, Tony Blair

Il y a deux jours, Nicolas Sarkozy était à Londres pour rencontrer Tony Blair dans le cadre de sa campagne. Il lui semble important de communiquer avec les partenaires européens afin de « relancer la construction de l'Europe » car « nous ne pouvons pas rester immobiles ».
Nicolas Sarkozy a évidemment nié le fait que c'est le ministère de l'Intérieur qui règle une partie de ses frais de campagne. Certains, en effet lui font le reproche de ne pas bien distinguer les dépenses du candidat et celles du ministre. Par conséquent, il n'est pas question de quitter le gouvernement avant le lancement officiel de la campagne c'est-à-dire le 9 avril prochain.

La question du travail

« Ségolène Royal voudrait réduire la production d'énergie nucléaire de 32% alors que c'est le président De Gaulle qui a doté la France de l'indépendance énergétique par le nucléaire » affirme fièrement Nicolas Sarkozy, convaincu que le nucléaire « est une énergie propre ». Selon lui, cette mesure de réduire sa production serait une grave erreur stratégique car elle serait à l'origine de la perte de nombreux emplois notamment. Et justement, l'objectif de Nicolas Sarkozy est de faire travailler davantage encore les Français afin qu'ils bénéficient d'un meilleur pouvoir d'achat : « je veux être le candidat du travail qui parle aux travailleurs parce que le travail est aujourd'hui méprisé par une certaine gauche ».
Il souhaiterait que l'on prenne modèle sur les Britanniques où le taux de chômage n'est qu'à 4.5%. Ces derniers ont des méthodes concrètes pour parvenir à ce résultat : les chômeurs doivent rendre des comptes tous les quinze jours sur l'état de leur recherche d'emploi. S'ils refusent un travail, on réduit leurs allocations de chômage. Au-delà de trois mois de recherche infructueuse, un « super conseiller » leur vient en aide pour trouver un emploi.

La fiscalité

Nicolas Sarkozy promet de baisser de 4 points les prélèvements obligatoires en les mettant au niveau européen. Par conséquent, il rendrait aux Français 68 milliards d'euros en 10 ans, c'est-à-dire 2000 euros par an. Cette mesure permettrait de renforcer le pouvoir d'achat. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de faire des économies. Il donne deux exemples. D'abord, on paie 5 milliards d'euros le financement des pré-retraites « pour empêcher ceux qui veulent continuer de travailler de le faire ». Il faudrait donc permettre à ceux qui souhaitent travailler au-delà de leurs années de cotisation de pouvoir le faire. Secondement, « on paie 17 milliards d'euros pour financer les 35 heures rigides ». Nicolas Sarkozy veut réformer cette loi : afin de favoriser le travail, il propose de ne pas faire payer de charges sociales sur les heures supplémentaires ni que celles-ci soient imposables. Selon lui, le problème n'est pas le chômage mais le faible pouvoir d'achat des Français et leur salaire médiocre.

Les relations internationales

En ce qui concerne l'Irak, il considère que l'intervention américaine était une erreur. Néanmoins, il souhaite rappeler que les Etats Unis sont « un très grand peuple, une grande civilisation... c'est un des seuls peuples dans le monde avec qui on n'a jamais été en guerre ». Quant à l'Iran, le problème est complexe et ne peut être, selon lui, résumé en quelques minutes. Ce pays doit avoir accès à l'arme nucléaire civile et il serait irresponsable (comme l'a suggéré de le faire Ségolène Royal lors des primaires du PS) de le lui refuser car ce « serait la meilleure façon de solidariser la population iranienne avec des dirigeants irresponsables ». Pour résumer sa position face à l'Iran, Nicolas Sarkozy conclut : « dialogue, fermeté, conviction, pas d'armes nucléaires, pas de réponses hâtives ».

Réponse à ceux qui s'inquiètent de sa concentration de pouvoir

En guise de conclusion, Nicolas Sarkozy répond à ceux qui craignent qu'il concentrerait tous les pouvoirs s'il était à la tête du gouvernement. D'abord, il a réaffirmé sa volonté d'être un président actif, présent, qui appliquerait toutes les promesses annoncées : « je veux faire de cette campagne présidentielle une sorte de référendum ». Ensuite, il veut instituer deux contre-pouvoirs : désormais, les nominations à la tête de la présidence des grandes entreprises doivent être encadrées. Chaque nomination doit être motivée par un projet clairement exposé. Ensuite, il « souhaite un vote pour que la majorité et l'opposition se mettent d'accord sur une nomination digne et respectable ».

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