Zapping Radio : François Bayrou sur France Inter

Zapping radio · 24 jan. 2007 à 10:04

Bayrou sur France Inter

France Inter a créé une nouvelle émission politique en cette année électorale : chaque lundi, un homme ou une femme politique sera présente, une matinée, à l'antenne et y fera une revue de presse, donnera son analyse de l'actualité et dans un troisième temps, répondra aux questions des journalistes et des auditeurs. Hier, c'est François Bayrou qui a inauguré cette première émission.

La pauvreté

Hier, L'abbé Pierre est mort. François Bayrou lui rend donc hommage comme il se doit ainsi qu'à sa fondation, Emmaüs. Il revient également sur l'initiative des Don Quichotte qui ont investi le canal Saint-Martin à Paris notamment. Le lien est facile à faire avec l'appel de l'abbé Pierre en hiver 1954. François Bayrou fait pourtant le constat que cette situation de pauvreté et d'exclusion ne se résume pas qu'à un problème d'argent. Pour aider réellement les sans-abri, il faut leur offrir un suivi concret. Selon lui, on est dans une « société humainement dure » dominée par la solitude. Il faudrait fonder une « société où l'on est reconnu pour ce que l'on est et non pour ce que l'on fait ». Tandis que l'appauvrissement tendrait à se généraliser, l'assistance n'est pas une solution. « Les problèmes sont si grands qu'ils exigent une approche politique différente de ce qu'on a fait jusqu'à présent ». Certes, point de proposition, un simple constat pour clore ce thème : la France est divisée en deux, environ cent mille personnes représentent « le monde des décideurs et des puissants » et le reste, représente la France d'en bas. François Bayrou s'est « donné pour vocation ou pour action de comprendre et d'entendre les autres ». Discours plein de bonté et de charité, mais point d'idées concrètes pour améliorer ou rééquilibrer ce partage des richesses.

La bipolarisation

Par cette phrase ultime dans laquelle François Bayrou énonce sa vocation, il dérive, tout naturellement, vers son thème de prédilection : la bipolarisation. En effet, on vivrait actuellement dans une société pessimiste car pour certains d'entre nous, tout est déjà joué : « la présentation du scrutin, c'est simplement la mise en scène d'une finale qu'on annonce, qu'on montre, qu'on éclaire, qu'on met sous les sunlights comme si la société française n'allait même pas être invitée à choisir pour la finale. C'est une sorte de Star Ac' ». En effet, tandis que, comme dans le jeu télévisé, tous les candidats semblent être à égalité, les médias mettent en lumière certains plus que d'autres. Et François Bayrou de prouver ce qu'il avance : pour chaque thème abordé, on n'entend que deux points de vue, et on délaisse les autres alors qu'ils engloberaient justement ce que pense la majorité des Français. Mais ceux-ci, comme en 2002, sauront montrer leur insatisfaction et faire un vote surprenant, sans se laisser influencer par le choix des médias.

La fiscalité

Nicolas Sarkozy annonce dans Le Monde du 22 janvier qu'il compte prendre des mesures fiscales comme l'exonération des droits de succession par 95% des Français. Selon François Bayrou, c'est une idée recevable en ce qui concerne les successions petites voire moyennes. D'autre part, il serait hors de question de tromper les Français en leur faisant croire qu'il est possible de baisser les impôts tout en voulant réduire le déficit de la dette, il en est de même avec la hausse d'impôts. Le candidat a une solution pour rétablir la situation économique du pays : il faut « être sérieux avec les dépenses » !

Un candidat sans programme réel

Finalement, l'émission s'est attachée à un thème : la bipolarisation et le déni des propositions des différents candidats. François Bayrou aura, de sa propre initiative, passé de longues minutes à dénoncer le battage médiatique fait autour du couple Sarko/Royal sans réaliser l'opportunité qui était la sienne d'avoir obtenu une matinée à l'antenne de France Inter. A trop pointer les erreurs des uns et des autres, il a encore manqué l'occasion d'exprimer ses idées et d'exposer concrètement son programme.

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