C dans l'air : Sarko de tous les Français

Télévision · 19 jan. 2007 à 09:57

C dans l'air

Au lendemain de l'investiture de Nicolas Sarkozy à l'UMP, Yves Calvi consacrait son émission C dans l'air au candidat à la présidentielle qui a obtenu 98% des suffrages. Selon les politologues et analystes invités sur le plateau, Sarkozy est parvenu à unir autour de lui les membres de son parti par différents moyens. Dès 2002, lorsque Chirac commence son second mandat, tandis qu'il espère obtenir le poste de Premier ministre, il n'obtient que celui de ministre de l'Intérieur. Mais par le rapport de force, il parvient à occuper la première place dans tous les médias et finalement, il prend la tête de l'UMP en 2004 et est élu candidat de son parti pour les présidentielles de 2007. Il a compris que le quinquennat oblige les politiques à commencer tôt la campagne, à être le plus visible possible : diriger l'UMP est une bonne méthode pour y parvenir. Enfin, les électeurs UMP ont voulu Sarkozy parce qu'il représente une nouvelle génération en politique, une nouvelle façon de gouverner.

La chiraquie fait de la résistance

Tandis que Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie ont décidé de soutenir le candidat Sarkozy, certains, comme Georges Tron, député-maire de Draveil, font de la résistance, et celui-ci se demande si « ce dévouement total envers le chef n'est pas dangereux pour la démocratie ». Christophe Barbier dément cette affirmation : désormais, notre démocratie s'appuie sur les médias, les sondages. Les candidats sont influencés par ces nouveaux facteurs. Et Sarkozy a su s'acclimater à cette ère nouvelle et a été élu démocratiquement. Michèle Alliot-Marie aurait pu se présenter mais, selon le directeur de l'Express, elle n'a pas de programme réel et Sarkozy ne l'a pas empêchée d'organiser des débats ou d'être candidate aux primaires.

Un discours « long et indigeste »

Un téléspectateur estime que le discours de Sarkozy au congrès de l'UMP était « long », « indigeste et convenu ». Rolland Cayrol vient au secours du candidat en affirmant que le discours était très bien construit et fondé sur des références historiques : Jaurès, Blum, Jeanne D'Arc « Chacun aura été content d'entendre une espèce de panthéon idéologique ». L'objectif de Sarkozy, en citant des politiques de droite comme de gauche, est de rassembler les électeurs, y compris ceux qui ne sont pas satisfaits de la gauche telle qu'elle s'exerce actuellement. Il a aussi voulu donner un aperçu panoramique de son plan d'action.

Une candidature unique à 3,5 millions d'euros

Un téléspectateur se demande également s'il était nécessaire de dépenser une telle somme pour une candidature unique à une investiture gagnée d'avance. D'abord, on ne savait pas, à l'origine, que Sarkozy serait le seul candidat. Ensuite, selon Rolland Cayrol, c'est le jeu : pour montrer la puissance du parti, il faut faire grand. Christophe Barbier n'est pas d'accord avec ce point de vue : tandis que cet argent provient des élections législatives, il aurait pu être investi dans des actions de terrain pour « porter la bonne parole du parti ». Il remarque également que ce congrès a donné de Sarkozy une image de mégalomane, heureux de sa victoire. Or, pour remporter les présidentielles, le candidat sait qu'il doit changer afin obtenir la confiance des Français.

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