Zapping Radio : Jean-François Copé (France Info)

Hier, jeudi 11 janvier, François Hollande, en tant que Premier secrétaire du PS a relancé le débat sur la fiscalité en se déclarant favorable à une hausse d’impôts pour les contribuables gagnant plus de 4000 euros nets par mois. Aujourd’hui, à Poitiers, Ségolène Royal, face à la polémique suscitée par cette annonce, a déclaré qu'il n'y aurait « pas de fiscalité nouvelle qui décourage le travail » et de poursuivre : « Il faudra rééquilibrer la fiscalité, l'alléger sur le travail et peut-être la renforcer sur le capital si l'on veut résorber les déficits. Mais cela se fera sans augmentation des prélèvements obligatoires ». Afin de ne pas décrédibiliser pour autant François Hollande, elle a précisé que « tous les responsables politiques ont la légitimité pour faire des propositions, donner leur point de vue », néanmoins « il est Premier secrétaire du PS, il a tout son rôle mais je veux rassembler les compétences au sein du PS et au-delà ». Une fois de plus, après un certain cafouillage, Ségolène Royal suit l’opinion et revient sur les propositions lancées par le PS.

Polémique autour de la classe moyenne

Quoiqu’il en soit, ce matin, Jean-François Copé était invité à l’émission sur France Info, « Question d’info », pour réagir à la proposition de François Hollande. Immédiatement, le ministre de l’économie veut décrire la situation. Les Français qui ont un salaire de plus de 4000 euros ne sont pas 200 000 mais six fois plus nombreux ! En effet, selon lui, un professeur certifié ou un conducteur de TGV gagneraient en fin de carrière environ 4100 euros. Ce qui est une aberration : un professeur certifié peut gagner au maximum près de 3000 euros nets et un conducteur de TGV 3200 euros nets !
Jean-François Copé estime que cette proposition d’augmenter les impôts « donne une idée très archaïque de notre pays ». A gauche, on pointerait « du doigt les soi-disant riches ». Pire, à force d’avoir mis des impôts très élevés aux riches, ceux-ci ont cherché des formules pour en payer mois ou ont quitter la France. Sous-entendu : Johnny Hallyday et bien d’autres, ont bien fait de s’exiler au lieu de payer des impôts astronomiques. Par conséquent, ce sont les classes moyennes qui sont pénalisées. En effet, pour M. Copé, les salariés issus de classes moyennes gagnent entre 1000 et 4000 euros nets par mois ! « Ce sont eux qui bénéficient le plus de la baisse d’impôt que nous avons faite il y a trois ans ». Il souhaite enfin que la gauche cesse de diaboliser ceux qui gagnent au-delà de cette somme car ces gens-là aussi ont beaucoup de dépenses. Ce plan économique « est une assez bonne caractéristique de ce qu’est aujourd’hui la campagne Royal ». Elle serait à double face : côté face, la candidate serait près des gens, souriante et sympathique en inventant de nouveaux mots, et côté pile, c’est la politique annoncée par François Hollande, « une politique vieille gauche ».

Comment relancer la consommation, l’investissement et l’emploi

Le journaliste rappelle à Jean-François Copé que la dette est énorme et qu’il ne serait pas raisonnable en cette période de baisser les impôts. C’est faux, affirme le ministre, car cela permet au contraire de « stimuler la consommation, l’investissement et l’emploi » puisque « quand vous rendez de l’argent aux Français, en baissant les impôts, eh bien ils consomment, ils investissent et ils embauchent ». Cette réforme a été appliquée depuis trois ans. La consommation est-elle franchement relancée ? M. Copé est quelque peu optimiste quant au bilan.