Les cabinets de lobbying dépensent entre 2 et 3 millions d'euros par an pour influencer députés et sénateurs

Revue de presse · 6 jan. 2014 à 09:23 · Commentaires 0

Lobbying au parlement

On connaissait leur activité, voici les chiffres. Depuis le 1er janvier, les cabinets de lobbying souhaitant avoir accès à l'Assemblée nationale et au Sénat pour rencontrer officiellement les parlementaires doivent s'être inscrits dans un registre. Une opération transparence destinée à mieux encadrer l'activité de lobbying : tout lobbyiste doit désormais inscrire "les honoraires perçus pour son lobbying au Parlement, les objectifs et missions à remplir, ainsi que le chiffre d'affaires ou les montants dépensés en termes de lobbying", explique Le Parisien.

Certes, la plupart des lobbyistes ont refusé de se soumettre à cette obligation en renonçant à rencontrer les députés à l'intérieur même de l'Assemblée nationale. Pour ces lobbyistes de l'ombre, il suffit simplement de rencontrer les députés... à la buvette d'en face. L'opération transparence a ses limites.


Malgré tout, quelques chiffres ont filtré grâce à l'instauration du registre officiel. Et ces chiffres, bien que très largement sous-estimés, donnent tout de même une idée de l'ampleur du lobbying au parlement : selon les calculs effectués par Mediapart, "une somme globale de 2,3 à 3,1 millions d'euros annuels serait dépensée en lobbying par les entreprises enregistrées, associations, etc., auprès des députés ou des sénateurs". Qui sont les donneurs d'ordre ? "Airbus estime par exemple que ses activités de lobbying lui coûtent 250 000 à 300 000 euros par an ; Thales 100 000 à 150 000 euros ; Réseau Ferré de France 50 000 à 100 000 euros ; l'association Transparency de 10 000 à 20 000 euros ; la Banque de France 155 628 euros ; le syndicat des jeunes agriculteurs de 50 000 à 100 000 euros", énumère le site d'information.

Mais à quoi peuvent bien servir ces sommes ? Que veut dire "faire du lobbying" ? Pour Airbus, qui dépense donc environ 300 000 euros par an pour influencer les députés, on ne peut qu'émettre des hypothèses. Un exemple ? En 2001, des députés ont lancé une pétition pour pousser Airfrance à choisir... des avions Airbus plutôt que Boeing.


*** Sources
- Jannick Alimi, "Lobbys, bas les masques !", Le Parisien, 05.01.2014
- "Lobbying : au moins 2 M€ de dépenses annuelles au Parlement", Mediapart, 02.01.2014
- "Des députés poussent Air France à préférer Airbus à Boeing", Lepoint.fr, 12.06.2011



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Pour bien comprendre l'importance des cabinets de lobbying dans l'élaboration de la loi, lisez cet article :

Députés et Lobbying

>> Comment les cabinets de lobbying influencent les députés

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